Résumé du rapport d’activité sur le renforcement des capacités statistiques en Afrique pour la période 2019-2020

Par Edem KLUDZA

Date : octobre 2020

Le système statistique africain s’est nettement amélioré au cours des dernières années. Malgré ces progrès, la fourniture de statistiques de haute qualité reste un défi dans la plupart des pays africains, à cause de la vulnérabilité des systèmes statistiques nationaux, en particulier dans les États en transition. La Commission économique pour l’Afrique (CEA) et les partenaires de développement continuent de soutenir le renforcement des capacités des États membres dans le domaine de la statistique afin de surmonter ces défis.

Le rapport a mis en lumière les initiatives de renforcement des statistiques sur la période 2019-2020, en mettant l’accent sur les cadres stratégiques statistiques, l’évaluation des capacités statistiques et la gouvernance des systèmes statistiques nationaux.

Initiatives au niveau continental

  1. La stratégie continentale, la deuxième Stratégie d’harmonisation des statistiques en Afrique, couvre la période 2017-2026. Son principal objectif est d’harmoniser les statistiques produites en Afrique afin d’orienter le programme d’intégration régionale, ainsi que l’Agenda 2063, le Programme 2030 et les cinq domaines prioritaires de développement de la BAD. En application de cette stratégie, l’Institut de statistique de l’Union africaine a reçu le mandat légal pour l’harmonisation, la production et la validation des données statistiques officielles de toute l’Afrique. Par conséquent, l’Institut pourra légitimement valider puis publier des statistiques officielles sur les pays africains. La Commission de l’Union africaine est en train de prendre des dispositions pour opérationnaliser l’Institut. Pour soutenir la mise en œuvre de la stratégie, les mécanismes de coordination et de collaboration entre la CEA, la BAD et la Commission de l’Union africaine, ont été revus afin d’améliorer les synergies requises pour réaliser leurs programmes de statistiques.
     
  2. La BAD a coordonné le travail régional dans le cadre du Programme de comparaison internationale pour produire les parités de pouvoir d’achat qui sont des apports indispensables pour la mise en œuvre de la Zone de libre -échange continentale africaine. Les parités de pouvoir d’achat illustrent les performances comparées de toutes les économies africaines les différences des niveaux des prix entre les pays.
     
  3. Dans le cadre du plan de réforme des Nations Unies, le Groupe des Nations Unies pour le développement durable vise à améliorer l’utilisation de données pour des prises de décisions fondées sur des bases factuelles et à élaborer des stratégies pour générer et utiliser des données de haute qualité afin de rendre les sociétés africaines inclusives, durables et résilientes. En avril 2020, le Secrétaire général a lancé une stratégie pour la production de données afin que chacun, partout puisse agir. La stratégie vise à construire pour l’ensemble du système des Nations Unies un écosystème qui tire parti de tout le potentiel des données afin de prendre de meilleures décisions et de mieux aider les peuples et la planète, lorsque cela compte le plus. La CEA est en train d’adapter cette initiative stratégique dans le contexte du système statistique africain.
     
  4. La BAD a facilité la diffusion et le stockage de données dans la région grâce à son Autoroute de l’information en Afrique. Approuvé en mai 2015 par le Conseil d’administration du Fonds monétaire international comme principal système de compte rendu et de diffusion des données en Afrique, cette initiative a facilité l’inscription de diverses statistiques macroéconomiques de 30 pays sur leurs pages nationales de données synthétiques grâce à une plateforme de données ouverte. De plus, grâce au portail de données ouvert créé dans le cadre de cette initiative, la BAD a élaboré un tableau de bord pour les statistiques relatives à la pandémie de COVID-19, au moyen duquel ces statistiques ont été diffusées régulièrement depuis juin 2020.

Évaluation des capacités statistiques

  1. La Commission statistique africaine a approuvé un indice des indicateurs de développement statistique à sa cinquième réunion, tenue en décembre 2016, afin de contribuer à promouvoir l’appropriation des statistiques en Afrique et d’y assurer la pérennisation de leur développement. De plus, cet indice pourra servir de modèle pour mesurer le renforcement des capacités statistiques que pourraient imiter d’autres pays en développement en dehors du continent africain.
     
  2. La BAD a fourni un soutien technique et financier à 52 pays de la région pour leur permettre de rendre compte chaque année de leurs indicateurs de capacité en matière de statistiques agricoles pour les années 2017 et 2018. En outre, une évaluation a été menée dans tous les pays anglophones sur le niveau d’avancement de leurs registres statistiques des entreprises. Le rapport d’évaluation a été achevé en 2020.

 

Formations en leadership statistique

 

  1. Sous la houlette du Groupe africain sur la formation et les ressources humaines en statistique (AGROST), la CEA, en sa qualité de secrétariat du Groupe, continue de rechercher des partenaires pour améliorer les compétences des experts africains.
     
  2. La CEA a poursuivi son partenariat avec le Centre de développement de données de la Banque mondiale, basé à Rome, afin de faciliter la production de micro-données de haute qualité, opportunes et pertinentes, pour l’élaboration de politiques et la prise de décisions sur les investissements fondées sur des données factuelles, afin de parvenir à la réduction de la pauvreté, à la sécurité alimentaire et à la croissance.
     
  3. La CEA travaille actuellement avec l’institut national de la statistique du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord sur un programme passionnant de leadership statistique pour les systèmes statistiques africains, dont le but est de mettre en place et de dispenser une formation à la direction des instituts de la statistique afin de doter les cadres supérieurs des organismes nationaux africains de statistique des compétences requises pour diriger leur institution et en assurer la modernisation.
     
  4. Le Groupe africain sur la formation et les ressources humaines en statistique (AGROST) travaille en étroite collaboration avec l’IDEP pour mettre au point des cours en ligne sur divers sujets afin d’offrir une formation de leadership tirant parti de l’expertise de l’Institut.
     

Groupe de travail africain sur la transformation et la modernisation des statistiques officielles

 

  1. La CEA a proposé donc de mettre en place un groupe de travail qui orienterait la transformation et la modernisation des statistiques officielles en Afrique accompagné d’une équipe technique appelée « équipes de transformation et de modernisation ».
     
  2. Le Groupe africain sur la transformation et la modernisation des statistiques officielles aurait pour mission de diriger, de superviser et d’approuver l’élaboration de cadres, directives, méthodes et normes qui soutiennent la transformation et la modernisation des statistiques officielles en Afrique. Le Groupe devrait créer, diriger et superviser le travail des équipes de transformation et de modernisation qui se consacreraient à des sujets spécifiques. Le Groupe rendrait compte à la Commission statistique africaine. Il serait composé de dix directeurs généraux d’organismes nationaux de statistique de telle sorte que deux d’entre eux représenteraient chaque sous-région de la CEA.